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Intervention de Alain Vidalies

Réunion du 9 septembre 2010 à 9h30
Réforme des retraites — Reprise de la discussion, amendement 298

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlain Vidalies :

Cet état de fait est peut-être sans intérêt pour la majorité mais pose un problème à l'opposition.

Chacun le sait, le texte a été élaboré à l'Élysée. Monsieur le ministre, lorsque vous receviez les syndicats et les partis politiques, vous indiquiez qu'en réalité vous n'aviez pas la main sur le dossier et que vous ne saviez pas exactement ce qui allait être décidé. La cruauté – peut-être nous y laisserons-nous aller – consisterait à lire votre discours prononcé lors de la convention nationale de l'UMP quelques semaines avant que le texte ne soit publié. Vos engagements ne sont pas tenus sur nombre de questions. Ce sont même parfois des dispositions contraires que l'on pourra lire dans le texte.

Hier, des amendements ont été déposés dans des conditions rocambolesques. Manifestement, vous n'en disposiez pas, car tout a été décidé à l'Élysée, dans la précipitation. Il en résulte d'ailleurs des incongruités juridiques. Il faudrait faire semblant de continuer à discuter ici et, de surcroît, trouver un amendement visant à ce qu'un comité puisse veiller sur l'évolution de notre système de retraites !

S'agissant de la dignité de l'Assemblée nationale et de son rôle dans la démocratie, quel que soit le degré inouï d'allégeance auquel l'UMP est arrivée aujourd'hui, prête à tout accepter dans cette dérive conduisant à l'abaissement du rôle du Parlement et de l'Assemblée, il y a un moment où l'honneur des parlementaires – qu'ils soient de droite ou de gauche, en tout cas républicains – est de dire « stop !»

Certains pensent déjà que le débat qui se déroule dans cet hémicycle est sans importance. Voulez-vous accréditer l'idée que ce débat à l'Assemblée nationale, lieu dédié par essence à la confrontation des idées politiques dans une démocratie, n'a strictement aucune importance puisque le ministre n'a pas de marge de manoeuvre, tout étant décidé ailleurs, et que le groupe majoritaire, même si on lui proposait un texte créant un comité Théodule, applaudirait, comme le parti godillot qu'il est au service du seul Président de la République ? (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)

Cette situation est inacceptable et je vous appelle, mes chers collègues, à un sursaut en votant l'amendement proposé par le groupe GDR. (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)

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