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Intervention de Patrick Roy

Réunion du 9 septembre 2010 à 9h30
Réforme des retraites — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaPatrick Roy :

Vous n'ignorez pas qu'il y a, entre les deux notions, une différence essentielle. Mais, quand on est intelligent, qu'on connaît la différence et qu'on dit autre chose, c'est qu'on est un menteur (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), ce qui est beaucoup moins flatteur.

Ce comité n'est pas qualifié pour traiter du recul de deux ans des deux bornes. Permettez-moi d'insister sur le recul de l'une d'elles à 67 ans. Ce que vous souhaitez, c'est faire partir les gens à la retraite – notamment les femmes – dans des états de santé extrêmement précaires. Vous l'avez prouvé hier, à propos des quatre premiers amendements du groupe GDR, qui contenaient une déclaration de principe visant à garantir la retraite par répartition. Le premier, ambitieux mais juste, réclamait que la borne soit fixée à 60 ans, que les revenus soient égaux au SMIC. Avec prudence, le groupe GDR avait prévu des amendements de repli. Monsieur le rapporteur, vous étiez d'accord pour voter le dernier de ces amendements. En refusant que le montant minimum soit égal au SMIC, vous restez dans votre logique, ce que l'on peut comprendre. Quand vous refusez que l'âge de départ à la retraite soit fixé à 60 ans, vous êtes toujours dans cette logique, et on peut encore le comprendre. Mais il vous a peut-être échappé que le troisième amendement – mes collègues du groupe GDR me corrigeront si je me trompe – avait enlevé le SMIC et la borne de 60 ans, mais ajouté le principe selon lequel on partait en bonne santé. Vous avez annoncé que vous voteriez contre cet amendement : vous pouvez faire la grimace, c'est la vérité ! Les chiffres prouvent malheureusement que, lorsqu'ils devront partir à 67 ans, l'immense majorité des gens – notamment les femmes – auront une santé précaire au moment de prendre leur retraite. Hier, en refusant ce troisième amendement, vous l'avez très officiellement avoué.

Enfin, ce comité ne traitera pas, je l'imagine, d'un problème majeur : celui des petites retraites. Je sais bien que vous vivez, les uns et les autres, au contact de millionnaires, de dames âgées certainement charmantes, mais qui n'ont qu'une connaissance très lointaine de cette situation financière dégradée. En réalité, il y a aujourd'hui en France des millions de retraités – et il y en aura encore plus demain – qui, à la fin du mois, n'ont plus d'argent pour manger ou pour se chauffer, qui doivent aller quémander ou qui s'enferment dans leur modeste logis, souvent indécent, en attendant la mensualité suivante. Tout cela, c'est la réalité de la France d'aujourd'hui, que vous ignorez et maltraitez, et pour laquelle vous aurez un jour à rendre des comptes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

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