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Intervention de Françoise Imbert

Réunion du 9 septembre 2010 à 9h30
Réforme des retraites — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançoise Imbert :

Monsieur le ministre, il est des mots dans ce projet de loi qui me heurtent profondément. Il est question, au fil des alinéas, d'équité du système de retraite, de pérennité, d'annulation des écarts de pensions entre les hommes et les femmes, ou encore de retour à un équilibre financier – qui n'est garanti que jusqu'en 2018 ! Je me demande ce que peuvent penser les jeunes générations de tous ces termes.

Mesurez-vous les difficultés qu'ils rencontrent pour s'insérer dans notre société, pour entrer sur le marché du travail, qu'ils soient diplômés ou non ? Le RSA jeunes, mis en place le 1er septembre 2010, ne devrait-il pas permettre d'ouvrir des droits à pension ?

Cette nouvelle réforme devrait être l'occasion de leur donner confiance, de leur redonner un espoir dans l'avenir que leur offre notre société et de les rassurer sur le futur réservé à un régime de retraite fondé sur la solidarité intergénérationnelle et non sur la capitalisation. Elle devrait leur permettre de connaître l'âge auquel ils pourront partir à la retraite et le niveau de pension auquel ils auront droit ; elle ne devrait pas leur montrer cette volonté comptable de faire des économies, d'envoyer, pour reprendre les termes employés par le ministre de l'économie "aux marchés financiers les bons signaux" et de faire toujours et encore payer les seuls salariés.

Dès l'article 1er, vous fixez un nouveau rendez-vous en 2018, pour revoir, avez-vous déclaré, les bornes d'âge. Doit-on entendre et comprendre qu'en 2018 c'est un nouveau recul de l'âge de départ à la retraite qui nous attend – et qui attend donc les jeunes générations –, à un moment où il serait indispensable de rétablir leur confiance en notre système de retraite par répartition ?

Ce faisant, vous nous montrez encore une fois combien la solidarité est mise à mal dans notre pays et combien nos jeunes sont méprisés.

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