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Intervention de Marisol Touraine

Réunion du 7 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Motion de rejet préalable

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarisol Touraine :

Et je le répète : nous sommes résolument hostiles au relèvement à 67 ans de l'âge auquel peut se percevoir la retraite sans décote, car ce sont les femmes qui en sont victimes. (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.)

Sur le front de l'emploi des seniors, les nouvelles restent mauvaises. À cause de votre politique, le chômage des plus de 50 ans ne cesse de progresser – plus de 20 % en un an – et la France se situe très loin derrière les pays scandinaves, l'Allemagne et les Pays-Bas.

Monsieur le ministre, pour faire face à cette situation, il ne s'agit pas de proposer un CDD seniors, mais de sonner la mobilisation générale, de s'inspirer de ce qui a été fait au Canada, en Finlande, dans les pays scandinaves ! (Applaudissements sur les bancs du groupe SRC.) Alors que vous ne cessez de vous référer aux exemples étrangers, pourquoi ne le feriez-vous pas dans ce domaine ?

Il faut garantir l'accès à la formation après 50 ans, accompagner les salariés tout au long de leur vie professionnelle, adapter les postes aux salariés plutôt que l'inverse.

Tout cela passe par la généralisation des dispositifs de tutorat, l'encouragement aux départs en retraite progressive, la limitation voire la suppression du travail de nuit et des tâches physiques après 55 ans.

C'est par la généralisation de ces pratiques que nous obtiendrons des résultats à l'instar de la Finlande. Afin d'y parvenir, il faut accepter de moduler les cotisations payées par les entreprises, sinon elles ne joueront pas le jeu.

Messieurs les ministres, mes chers collègues, c'est sur cette base que les socialistes proposent un plan équilibré, financièrement et socialement. C'est sur cette base que nous abordons le débat, pour autant que vous acceptiez enfin d'y participer.

Il vous appartenait de construire une nouvelle étape de notre contrat social, de proclamer que face à la dureté de la mondialisation, face à la violence du monde du travail, vous ne renonciez pas.

Il vous revenait d'entendre ces hommes et ces femmes qui ne veulent pas de la pauvreté pour seul horizon, qui veulent que le travail soit symbole d'émancipation et non de résignation.

Il vous incombait de porter haut et fort les valeurs de notre République, mais vous avez préféré opposer les Français les uns aux autres, distendre les solidarités, imposer en force une réforme d'injustice.

Pierre Mendès France…

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