…on ne voit pas comment l'ensemble pourrait être équilibré.
Ces quatre premières hypothèques en nourrissent une cinquième qui me paraît plus grave encore, celle de la contrainte extérieure. Nous le savons, dans la démocratie qui est la nôtre, les élus que nous sommes et le Gouvernement auquel vous appartenez agissent et exercent leur mandat sous le contrôle du peuple d'où ils tirent leur légitimité. Cependant, nous ne sommes pas sous le seul contrôle du peuple : les autorités légitimes de notre pays agissent aussi sous le contrôle d'investisseurs. En effet, la France a beaucoup emprunté cette année et empruntera encore beaucoup l'année prochaine et les années suivantes ; d'évidence, l'avis que les investisseurs peuvent se faire des politiques menées par notre pays pèsera considérablement sur les très maigres marges budgétaires dont nous pourrions disposer. Vous tentez de lever l'hypothèque que représente la contrainte extérieure, mais en faisant l'impasse sur les quatre premières hypothèques que j'ai citées, vous ne faites que renforcer cette cinquième ! Que l'on soit de droite ou de gauche, nul ne saurait se satisfaire de ce qui constitue une perte de souveraineté nationale – car c'est un fait : le gouvernement actuel ainsi, peut-être, que les gouvernements à venir, seront amenés à prendre des décisions que nos concitoyens ne souhaitent ni n'attendent.
Au-delà de ces hypothèques, votre dossier est fragile sur au moins trois points. Le premier est le déficit de chacun des régimes, dont on voit mal comment, en en faisant masse, vous pourriez parvenir à un quelconque équilibre.