Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Arnaud Robinet

Réunion du 8 septembre 2010 à 15h00
Réforme des retraites — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaArnaud Robinet :

Monsieur le président, monsieur le ministre, monsieur le secrétaire d'État, mes chers collègues, après le temps du débat, de la concertation, il y a le temps ô combien plus délicat de la décision. Et au-delà des polémiques, des digressions et des divagations qui ont pu nous détourner de l'enjeu du sujet qui nous préoccupe tous, il y a toute une génération face à son devoir.

Le monde change, les sociétés occidentales changent. Cette évolution ne date d'ailleurs pas d'hier. Le progrès de la science et de la médecine, l'amélioration des conditions d'hygiène, l'augmentation de l'espérance de vie et son corollaire, le vieillissement de la population, nous amènent aujourd'hui à revoir les paramètres qui assurent le fonctionnement de notre système de retraite.

Sur tous les bancs de cette assemblée, nous voyageons, nous dialoguons avec l'étranger. En tant que président et rapporteur de la mission d'information sur les modèles de retraite européens, je me suis rendu en Finlande, aux côtés de Denis Jacquat. J'ai également rencontré différents responsables politiques ou institutionnels qui ont mené les réformes sociales dans leurs pays respectifs. Qu'avons-nous constaté ? En Allemagne, on comptera 6 millions de personnes âgées en plus et 5 millions de personnes actives en moins d'ici à 2030. En Italie, sans la réforme menée en 1992, 25 % du PIB seraient aujourd'hui consacrés au financement des retraites. Et ailleurs en Europe, je vois des gouvernements qui, en bonne intelligence avec les partenaires sociaux, relèvent le défi considérable du vieillissement en reportant l'âge légal du départ en retraite et en incitant la société à travailler plus longtemps et différemment. Je vous invite par ailleurs, mes chers collègues, à comparer la réalité de la vieille Europe à la démographie dynamique, voire galopante, des pays émergents.

En France, nous avons peine à prendre conscience des réalités du monde moderne : le ratio entre actifs et retraités se dégrade au fil des années et des crises économiques que nous connaissons, notre système devient illisible tant il est complexe, et les Français expriment de plus en plus d'anxiété face à l'aggravation de la situation.

Le problème est simple, et les Français le savent parfaitement : ou bien la France reste un grand pays, dont le modèle de solidarité intergénérationnelle demeure une référence pour nos voisins ; ou bien nous restons inertes et nous voilons la face, en prenant le risque quasi certain du déclin de notre pays. Mais nos compatriotes ont trop souffert des promesses mirobolantes et intenables. Nos concitoyens savent bien que derrière le manque de lucidité se cache l'immobilisme, dont la seule issue est la dégradation de notre économie et l'appauvrissement de tous.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion