À écouter les réactions de la gauche, qui vocifère sur les propositions du Gouvernement, je voudrais dire une chose simple au nom de mon groupe. Qu'aurait-on dit si rien n'avait changé après la manifestation ! Cette manifestation exprimait surtout une inquiétude sur des enjeux très lourds, à propos desquels nous devrions chercher la concorde plutôt que ces manifestations d'opposition. Je tiens, au nom de mon groupe, à saluer l'initiative prise ce matin par le chef de l'État et le Gouvernement de revoir les conditions dans lesquelles nous pouvons améliorer le dispositif, notamment sur des sujets qui nous tiennent à coeur.
Le premier de ces sujets est celui de la pénibilité. (Protestations sur les bancs des groupes SRC et GDR.) Je voudrais que ce débat, monsieur le président, puisse se dérouler dans un respect mutuel. J'observe que la gauche, faute d'écouter les arguments, oppose un comportement que je tiens à dénoncer, comme celui du parti communiste qui s'est précipité hier matin. Ce n'est pas très digne d'un débat qui mérite autre chose.
Je voudrais rétablir une ou deux vérités devant la représentation nationale. Tout d'abord, il est faux de prétendre que sur la question de la pénibilité, des mesures générales ont été prises dans tous les pays de l'OCDE au niveau de la retraite. Pour tous ceux qui ont participé au travail sur les retraites, et j'ai auditionné la plupart des pays, aucun grand pays de l'OCDE n'a pris en compte la pénibilité dans les retraites par une mesure générale. (Applaudissements sur les bancs des groupes NC et UMP.)
Deuxième point que je souhaite rétablir : il y a l'aspect curatif de la prise en compte d'un métier difficile, et les effets sur la santé. Monsieur le ministre, je tiens à saluer, au nom de mon groupe, comme Francis Vercamer le fera tout au long de la discussion, le fait que vous soyez passé de 20 % à 10 %, ce qui permettra de tripler le nombre des bénéficiaires, et de prendre en compte la situation des caissières, par exemple, pour lesquelles il y avait une difficulté. C'est donc une écoute du pays réel. Je voudrais attirer l'attention de la gauche : la retraite n'est pas faite pour corriger les conditions de travail, qui relèvent d'abord des branches professionnelles. Ces métiers doivent évoluer par le dialogue, et je me réjouis de cette avancée qu'avait souhaitée Pierre Méhaignerie, en plein accord avec Francis Vercamer qui appelait depuis le début à ce que la prévention des métiers difficiles soit intégrée dans les conditions de travail, pour ceux qui travaillent de nuit, pour ceux qui effectuent un travail posté, pour ceux qui ont des difficultés particulières. Il y aura peut-être une clarification à faire, notamment sur le rôle de ce comité scientifique par rapport à l'observatoire qui existe.
Enfin, sur les carrières longues, la prise en compte, contrairement à ce que vous indiquiez…