Or ces limites, nous les connaissons tous, car le contrat est un outil qui existe déjà. Il sera généralisé, mais ce n'est pas lui qui va changer les prix – tout le monde le sait. La fixation du prix sera toujours liée au marché, aux conditions de production – Jean Gaubert l'a expliqué –, mais aussi aux territoires.
En effet, il faut tout de même être conscient que la disparition des quotas laitiers, voulue par l'Union européenne, va non seulement accentuer la guerre économique que nous nous faisons entre pays européens, mais aussi avoir comme conséquence de faire disparaître la production laitière de pans entiers de notre territoire. Si je vous disais que le lait est condamné dans le sud, vous me diriez certainement que j'exagère. C'est pourtant ce qui va se passer ! D'ailleurs, la directrice de l'INRA, Mme Guillou, l'a très bien expliqué : sans quotas, il restera 40 000 exploitations laitières en France. Sachant qu'il en existe 96 000 aujourd'hui, cela signifie que la moitié vont disparaître. Les zones touchées seront d'abord celles où il est déjà plus cher de produire du lait, c'est-à-dire les régions de montagne et les régions intermédiaires, ce que j'appelle en gros le sud. Chez nous, il pleut un peu moins qu'en Bretagne, même si nos collègues bretons disent qu'il n'y pleut jamais. (Sourires.)