Élu d'une région viticole, je suis sceptique sur la contractualisation. À l'inverse des fruits et légumes ou du produit de la pêche, le vin se conserve. Nous avons cependant des contrats et même des précontrats avant les vendanges pour certains cépages, portant sur certaines quantités et avec des prix qui ne sont jamais garantis. Or que se passe-t-il ? Si le marché est à la hausse, on nous retire les vins. S'il stagne ou est à la baisse, on laisse les vins en stock, pendant des années. Il peut s'agir parfois de vins blancs dont on sait pourtant qu'ils doivent être consommés relativement rapidement.
Le problème, en fait, c'est que ces contrats ne prévoient jamais d'acomptes. Il faudrait que l'industriel s'engage d'autant que les huit ou neuf metteurs en marché sont toujours les mêmes. Dans le secteur des fruits et légumes la situation est différente. Je sais par exemple que les contrats pour de la tomate de conserve fonctionnent bien car le prix est déterminé au départ. En revanche pour le vin, cela ne marche jamais.