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Intervention de Colette Langlade

Réunion du 1er juillet 2010 à 15h00
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Article 3

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaColette Langlade :

L'obligation de contractualisation entre agriculteurs et acheteurs figure parmi les principaux axes de la LMA. Elle tend à généraliser le principe d'une gestion privée des volumes et des prix, sans aucune régulation publique de l'offre. Or chacun sait qu'un tel système favorise tous les déséquilibres et fragilise les producteurs. Il n'est qu'un leurre car il veut faire croire à l'instauration d'un rapport égalitaire. Il faut donc que l'État se dote de moyens concrets pour veiller au respect de l'équilibre entre les contractants.

Les contrats doivent garantir aux producteurs un prix couvrant au moins les coûts de production, rémunération du travail comprise. Il convient donc de compléter ce dispositif en apportant un maximum de garanties aux producteurs. L'enjeu est de taille : ceux qui ne s'engageront pas dans la contractualisation préféreront abandonner leur activité comme le montrent les témoignages des producteurs laitiers.

La France soutient la régulation publique des marchés alimentaires agricoles. Elle permet d'assurer des prix suffisamment stables et rémunérateurs pour les agriculteurs. L'intervention des pouvoirs publics doit sécuriser les prix et éviter leur volatilité grâce à des moyens efficaces comme les quotas, les droits à produire, ou le stockage public ou privé. La démarche coopérative et le développement de tous les organismes permettant le rassemblement de l'offre et la promotion des produits sera soutenue par les pouvoirs publics. La création de centrales de vente doit être un instrument de meilleure gestion des marchés agricoles par les agriculteurs.

Il ne faudrait pas que la contractualisation permette aux organismes agroalimentaires d'avoir la mainmise sur tout le monde agricole. Nous ne voulons pas voir apparaître à terme une intégration totale des filières pour avoir oublié les intérêts financiers des agriculteurs et créé un rapport trop défavorable aux producteurs.

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