Cet article 1er, disposant que « nul ne peut, dans l'espace public, porter une tenue destinée à dissimuler son visage », constitue-t-il une restriction de liberté, comme certains veulent nous l'opposer ? Est-il contraire au respect de la vie privée ? La pratique qu'il s'agit d'interdire est-elle justifiée au nom d'une loi divine ou d'un intégrisme forcené ?
Chers collègues, ne nous égarons pas. Notre pays lutte depuis longtemps contre toute dérive sectaire ou communautaire. Nous ne pouvons hésiter entre la tradition républicaine, qui a exclu la liberté de ne pas être libre, et l'asservissement, fût-il volontaire.
Aucun homme n'a le droit de se vendre, aucune femme n'a le droit de s'assujettir. Le port de la burqa, revendiqué pour elle ou par elle, défie le fondement de notre République, son unité, comme vous l'avez dit, madame la ministre d'État.
S'il ne nous appartient pas de définir l'intégrisme religieux, nous ne sommes pas là pour le subir et faire la promotion de pratiques qui violent les principes fondamentaux du vivre ensemble. Pour autant, il appartient aux représentants du peuple d'assumer cette responsabilité collective de prévenir une politique obscure et fanatique, qui ébranle notre société démocratique.
Je salue la lucidité de notre collègue Gerin, qui a su réveiller les consciences et ouvrir un débat qui devrait nous rassembler.