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Intervention de Jean-François Copé

Réunion du 7 juillet 2010 à 15h00
Interdiction de la dissimulation du visage dans l'espace public — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-François Copé :

« C'est une prison qui se refermait comme dans un cauchemar. Personne ne savait ce qu'il y avait au fond de moi, mais je crois qu'il n'y avait plus rien au fond de moi ». Ce sont les mots d'une femme, une femme parmi d'autres, qui a porté le niqab, ensevelie de la tête au pied sous un voile intégral, et qui, à force de volonté, au péril de sa vie, s'en est libérée.

Si j'ai souhaité intervenir en dernier dans notre discussion générale, c'est qu'il m'a semblé important, après avoir écouté les paroles des uns et des autres, de dire que cette femme était un spectre que personne ne pouvait reconnaître, qui plus jamais ne levait les yeux, qui plus jamais ne redressait la tête, jusqu'au jour où, selon ses propres termes, elle a « arraché » ce voile et éprouvé alors la « très étrange sensation d'être en train de renaître ».

C'est à ces femmes que nous devons penser. Ce texte de loi est le résultat d'une année de combat de conviction dans lequel plusieurs d'entre nous se sont engagés parce qu'il nous semblait que certains comportements sont tout simplement inacceptables dans la République.

Qu'elles aient choisi leur prison de tissu ou que, sous la contrainte, elles soient niées dans leur identité et leur dignité, ces femmes que d'aucuns disent trop peu nombreuses pour que nous devions nous en préoccuper, ces femmes que des extrémistes ont instrumentalisées, ces femmes, la République ne peut les abandonner, quand bien même il n'y en aurait qu'une, quand bien même elles se mettraient volontairement en marge de la République. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)

Nous l'avons solennellement affirmé ici même, à l'unanimité le 11 mai dernier, en adoptant la résolution que notre groupe avait rédigée et que j'ai défendue en son nom. C'est la raison pour laquelle le législateur doit interdire la dissimulation du visage. Et parce que chaque mot a un sens, rappelons que cette dissimulation est une menace pour la sécurité, une atteinte à la dignité, une négation de l'humanité et met en cause notre ordre public sociétal.

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