Je pense à toutes celles qui sont mortes en martyres parce qu'elles refusaient de se plier à ces rites d'un autre âge. Je pense à Neyma et à Jasmina, assassinées en Algérie par le GIA. Je pense à Shuraya et à Djimma, qui se sont immolées par le feu à Herat, en Afghanistan. Je pense à toutes les femmes qui se sont révoltées au péril de leur vie pour ne plus subir ces humiliations et ces persécutions.
Je pense à toi, Leïla, qui m'as dit à Alger, le lendemain du massacre de Bentalha, le 22 septembre 1997 : « Vous les Françaises, ne cédez pas, ne cédez jamais, car vous êtes notre digue contre l'intégrisme. Si vous cédez, nous serons noyées dans l'obscurantisme et la barbarie. » Leïla, c'est à toi que je dédie aujourd'hui mon engagement.
Comment pourrions-nous tolérer que s'affiche, dans les rues de nos villes, le symbole de la négation de toutes les valeurs que nous incarnons aux yeux de celles et ceux qui se battent, au risque de leur vie, pour la liberté, la démocratie et les droits de l'homme ? Notre devoir est d'être intransigeants avec cette pratique nouvelle et abusivement religieuse sur notre sol. Cette pratique est un abus de pouvoir de quelques intégristes sectaires, c'est une insulte à tous les musulmans qui ne demandent qu'à vivre en paix dans notre pays et à vivre en harmonie avec le monde d'aujourd'hui. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP.)