Monsieur le président, madame la ministre d'État, mes chers collègues, comme la plupart des députés du groupe socialiste, j'approuve le texte condamnant la dissimulation du visage dans l'espace public pour les femmes. J'approuve donc l'interdiction du voile islamique.
Cette pratique, venue du fond des âges, est intolérable du point de vue de la dignité de la femme, mais aussi du point de vue du principe de laïcité de la République, car, s'il ne nous appartient pas de trancher la question de savoir si ce précepte est une obligation musulmane ou un principe sectaire, le port de ce signe dans l'espace public est insupportable au regard des règles républicaines.
La laïcité, qui figure dès l'article 1er de la Constitution, est l'expression de la notion française de République. Les grandes lois laïques ont été votées dans un contexte historique marqué par l'héritage de la chrétienté : la religion catholique était alors la religion dominante. La religion musulmane, quant à elle, est relativement nouvelle dans le paysage social de la France ; pour autant, rien ne justifie qu'un traitement spécifique lui soit réservé.
Le principe de laïcité est remis en cause par des sectes fondamentalistes se réclamant de l'islam, mais aussi par les religions chrétiennes et par le Président de la République lui-même. Ce dernier a manifesté à plusieurs reprises sa convergence avec les intégristes catholiques des milieux du Vatican, proches du Pape. Ainsi il y a eu récemment une tentative de réécriture du préambule de la Constitution, et nous avons dû interroger le Gouvernement sur la remise en cause du monopole de la délivrance des diplômes par l'université publique. Des références récurrentes sont également faites aux racines chrétiennes de la France.