Si le toit de votre maison est percé, est-ce que vous déplacez le lit sur lequel il pleut ou est-ce que vous faites réparer le toit ? Telle est l'image qui me vient à l'esprit avec l'amendement de notre collègue Jean Dionis du Séjour. En d'autres termes, doit-on apporter une réponse d'ordre micro-économique en essayant de trouver des solutions en interne ou à un autre niveau ?
Cette nuit, M. le ministre a, pendant quelques secondes, été « chassaignien », je serai donc, pendant un court instant, « Le Mairien ». (Sourires.) Oui, il y a une action à mener au niveau européen. J'ai été sensible à l'exemple des ouvriers agricoles polonais en Allemagne. Le propos du ministre traduit une volonté de tirer vers le haut du point de vue social et le refus de solutions locales tirant vers le bas.
La France et l'Europe doivent avoir une ambition politique par rapport à ces questions. On a beaucoup parlé de la concurrence des fruits et légumes espagnols notamment. À Almeria par exemple, des serres spécialisées dans la fraise, la tomate et la courgette entre autres s'étendent sur 25 000 hectares. C'est le résultat de la politique des fonds structurels européens qui a favorisé une culture désastreuse pour l'environnement. Là aussi, ne faudrait-il pas tirer vers le haut au nom du respect de l'environnement et refuser d'adopter ces pratiques chez nous ?
En outre, je rappelle qu'il est possible d'intervenir sur les importations de fruits et légumes par le biais de la traçabilité assortie de contrôles sanitaires. Or chacun sait que ces contrôles ne sont pas toujours pratiqués. La directrice de l'AFSSA que nous avons auditionnée a cité l'exemple d'analyses désastreuses d'asperges provenant de l'étranger.
En période de crise économique, il faut faire jouer la préférence communautaire. À plusieurs reprises, le Président de la République a dit qu'il fallait y recourir en cas de besoin, lorsque la concurrence est trop féroce.
Méfions-nous des solutions trop faciles, même si c'est louable, Jean Dionis du Séjour.