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Intervention de Germinal Peiro

Réunion du 2 juillet 2010 à 15h30
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Après l'article 11 sexies b, amendement 1048

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGerminal Peiro :

Je voudrais citer les paroles d'un entrepreneur des Vosges dans le livre Voyage au pays du coton de l'académicien Eric Orsenna : « Vaut-il mieux payer un peu plus cher des produits avec son salaire que payer un peu moins cher des produits avec ses indemnités de chômeur ? » Cela rejoint la question posée par M. Jean Dionis du Séjour.

Aujourd'hui, le secteur des fruits et légumes connaît dans notre pays une crise extraordinaire. J'ai déjà eu l'occasion de rappeler que l'on importe 50 % de fruits et légumes en France. Cela va continuer, car tous les clignotants sont au rouge.

Le communiqué de presse de l'Assemblée permanente des chambres d'agriculture du 30 juin 2010 – il ne s'agit pas d'un organisme révolutionnaire, il est sérieux – titre : « Revenus agricoles 2009 : la débâcle est confirmée. »

Nous vivons dans le Sud-Ouest, comme dans le Sud-Est, une vraie débâcle. Les arboriculteurs ne bénéficient même pas de primes d'arrachage comme les viticulteurs. Les gens qui travaillent dans le secteur des fruits et légumes ne peuvent plus s'en sortir, du fait des salaires versés.

Il est vrai que nous avons fait beaucoup. Les exonérations sur les travailleurs saisonniers ne datent pas d'aujourd'hui. Peu à peu, gouvernement après gouvernement, on les a fait grimper, pour arriver, cette année, à une exonération totale de charges patronales. Malgré cela, les distorsions de concurrence sont terribles. Nous sommes au bout d'un système, car il en va de l'agriculture comme de l'industrie.

Les 800 employés de l'usine de meubles d'Hagetmau ont appris, à la fin du mois de mai, que la fabrication des meubles, qu'achetait essentiellement Conforama, serait désormais faite en Chine et qu'ils seraient tous licenciés. Jusqu'à quel point nos activités industrielles et nos activités agricoles seront aspirées par les pays à bas coût ? Nous avons compris que l'Europe libérale ne souhaitait pas se protéger et que le but était le marché mondial ouvert. Mais, là, c'est pire encore : la concurrence est intra-européenne, puisque les pays cités par Jean Dionis du Séjour sont l'Allemagne, l'Espagne et la Pologne, où l'on ne parvient pas à appliquer les mêmes règles et à se battre à armes égales.

Tous les tenants de la concurrence libre et non faussée doivent le reconnaître.

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