Ce projet de loi est un pas supplémentaire dans l'ostracisme dont l'islam est l'objet, alors même qu'il entend traiter d'une pratique à la fois marginale et unanimement condamnée.
Le Gouvernement a choisi de passer outre aux avertissements du Conseil d'État. Aux interdictions précises et solidement établies, il a préféré une interdiction générale aux fondements juridiques fragiles et contestables. Au dialogue, il a préféré la sanction. Je regrette que le principal parti d'opposition ne marque pas plus fermement son opposition à une telle stratégie de diversion politique, de stigmatisation et de division. Elle a été très ferme tout à l'heure de la part de Jean Glavany. J'aurais donc souhaité que le groupe SRC vote contre, à l'image de ce que feront les Verts. Je pense que nous serons les seuls à voter contre, et c'est pour nous une sorte de fierté.
Je n'ose croire qu'en cas de censure, le Gouvernement s'engage dans la voie périlleuse du référendum. Certes, ce serait un outil de polarisation idéal à la vielle d'une présidentielle qui s'annonce très difficile pour mobiliser un électorat séduit aujourd'hui par des sirènes extrémistes, et dégoûté par le spectacle que lui offre ce pouvoir décadent. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.)