Monsieur Garraud, j'ai le sentiment qu'il y a une mode, actuellement, dans la majorité et au Gouvernement : chaque fois que nous posons des questions sérieuses, elles sont prises pour des attaques personnelles. Peut-être faudrait-il que vous acceptiez que, dans ce pays, la démocratie soit encore vivante et que l'opposition pose de véritables questions.
Madame la ministre, vous invoquez les valeurs, mais vous semblez oublier que le problème qui se pose depuis quelques semaines est précisément celui de la crise des valeurs. Les Français ne se reconnaissent pas dans les informations dont on nous abreuve quotidiennement et qui ne font que miner un peu plus la parole politique, les fondements de la démocratie et, surtout, la confiance que les Français devraient avoir dans leurs représentants politiques. Je ne le dis pas avec jouissance (Exclamations sur les bancs du groupe UMP), je m'en plains comme nous tous car cela rejaillit sur l'ensemble du personnel politique. Notre devoir est de remettre la pyramide républicaine à l'endroit.
Pardonnez-moi, madame la ministre, vous vous référez aux valeurs, mais pourquoi ne reconnaissez-vous pas que le Gouvernement a abandonné un certain nombre de territoires de la République, passés par pertes et profits, laissant ouvertes des brèches dans lesquelles s'engouffrent ceux qui défendent l'intégrisme et qui choisissent la religion et la compassion contre les principes de solidarité ? Pourquoi ne reconnaissez-vous pas qu'un certain nombre de vos collègues et le Président de la République se rendent dans les banlieues et nous font croire qu'elles seraient toutes habitées par des intégristes, des terroristes, des délinquants et des trafiquants de drogue ? C'est en vous comportant ainsi que vous laissez le champ libre à ceux qui s'engouffrent dans la brèche.
Par ailleurs, madame la ministre,…