Je reconnais la bonne volonté dont Thierry Benoit fait preuve, comme à l'accoutumée. Mais l'avis du Gouvernement est défavorable, pour deux raisons.
Premièrement, d'un point de vue technique, il est extraordinairement compliqué de mesurer le rapport entre la santé du sol, celle de la plante ou de l'animal et celle de l'homme. Il est déjà très difficile de mesurer ne serait-ce que la santé du sol. On a beaucoup insisté sur tous les bancs, à juste titre, sur le fait que cette loi ne devait pas compliquer davantage la tâche aux agriculteurs ; or c'est ce que feraient ces amendements, de manière très sensible.
Deuxièmement, je l'ai déjà dit à plusieurs reprises, prenons garde à l'excès de mentions ou de labels. Trop de label tue le label. Si l'on ajoute une mention supplémentaire fondée sur un lien hypothétique et difficile à établir entre santé du sol, santé de la plante ou de l'animal et santé de l'homme, je crains que le consommateur finisse par ne plus s'y retrouver.
Vous le savez, le Gouvernement s'engage à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aller vers une agriculture durable et raisonnée. Je l'ai dit plusieurs fois. Je vous suggérerais donc volontiers, monsieur Benoit, de retirer vos amendements, dont l'application me paraît trop complexe, fort des assurances que vous donne le Gouvernement à ce sujet.