Je souhaite que les circuits courts soient compris dans leur acception large, incluant les circuits de proximité.
Par ailleurs, nous engageons, avec cette loi, une réforme du code des marchés publics. Ce n'est peut-être pas un plan national, mais au moins, c'est une décision très concrète. Nous retenons, précisément, la proximité du producteur comme critère d'allocation des marchés publics. Nous poursuivons donc le même objectif : faire en sorte que les restaurations collectives se fournissent à proximité de leur localisation.
En outre, nous souhaitons obtenir des modifications du droit de la concurrence européen sur ce sujet, afin d'être encore plus explicites dans le droit des marchés publics et dans la loi sur l'approvisionnement en produits de proximité.
Notre choix, qui est largement partagé sur tous les bancs, est difficile dans la mesure où il va à l'encontre de la tendance poursuivie par l'agriculture européenne depuis plus années, voire plusieurs décennies, à savoir la recherche d'un produit au prix le moins cher possible quelle que soit la distance. Ce choix politique que, pour ma part, je dénonce était un moyen de s'éloigner complètement du choix initial de la politique agricole commune, celui de la préférence communautaire.
De la préférence communautaire, dans les années 1950 – produits agricoles fournis par les nations européennes à proximité du consommateur –, nous sommes passés à la promotion du prix le plus faible possible – vision assez anglo-saxonne de l'alimentation – quelle que soit la distance parcourue par le produit alimentaire.
Nous revenons vers une conception beaucoup plus raisonnable : moins le produit agricole voyagera, mieux cela sera, et, avec ce projet de loi, nous nous dotons d'instruments très concrets.
Nous partageons les mêmes objectifs, mais j'estime que votre amendement restreint trop la question des circuits courts. N'introduisons pas de discorde là où il n'y en a pas. Nous prendrons les moyens nécessaires pour aboutir à des résultats concrets.