Monsieur le ministre, je me méfie quelque peu du terme « modernisation » qui figure dans l'intitulé du projet de loi. Il est vrai que, depuis trois ans, chaque fois que ce mot a été employé, je ne suis pas sûre qu'il y ait eu un progrès. Je préfère donc « progrès » à « modernisation ».
Mon intervention portera sur la relocalisation de la production et du marché. Comment allons-nous pouvoir relocaliser si nous laissons libre cours au marché comme c'est le cas actuellement ? La libéralisation des échanges organisée par l'OMC livre le monde aux marchands. Nous prônons la relocalisation des productions agricoles dans le monde car les échanges inutiles de matières premières devraient être dès aujourd'hui limités si nous voulons laisser à nos descendants une planète en meilleur état qu'aujourd'hui. En relocalisant, nous nous donnons les moyens d'une agriculture de qualité, de proximité et de confiance. L'agriculture française a d'abord pour vocation de nourrir la population française.
Une fois encore, ce sont les collectivités locales qui doivent assurer la restauration scolaire mais aussi la restauration dans les hôpitaux. Le conseil général du Gers, par exemple, privilégie l'agriculture de proximité, l'agriculture biologique ; or l'on sait qu'elles ont un coût, compensé par les subventions des collectivités. Gers Farine, un des plus grands moulins de production en France, a été déréférencé du centre Leclerc du département. Comment lutter à armes égales dans ce marché libéral ? (Applaudissements sur les bancs des groupes SRC et GDR.)