Quelques mots sur la problématique de la mer et les problématiques maritimes de manière plus générale.
J'ai eu l'occasion de me pencher sur ces questions, et nous en avons longuement parlé avec le rapporteur. Je crois que la mer est un atout majeur pour notre pays, ne serait-ce que du fait de notre domaine maritime, puisque, avec onze millions de kilomètres carrés, la France dispose du deuxième domaine maritime au monde. C'est un atout qu'il est important de préserver et de valoriser. En effet, trois défis majeurs du vingt et unième siècle trouveront assurément des réponses dans les océans.
Notre collègue Daniel Paul a fait allusion aux problématiques de l'énergie ; bien des réponses au défi énergétique de notre planète se trouvent dans les océans. De même que la réponse au défi de l'accès à l'eau, pour de nombreux pays. Il y aura aussi, et surtout, le défi alimentaire, avec la nécessité de nourrir trois milliards de nouveaux convives sur la Terre, puisque nous passerons vraisemblablement de six à neuf milliards d'habitants au cours de ce siècle. Pour répondre à ce défi, des ressources devront être cherchées dans la mer et les océans.
Notre pays dispose à cet égard de deux atouts essentiels. Le premier est la souveraineté que nous exerçons par le biais du domaine maritime, essentiellement ultramarin : 3 % de nos zones économiques exclusives sont liées à la métropole, 97 % aux départements et territoires d'outre-mer. Un chiffre illustre bien la situation : la zone économique exclusive liée à la métropole s'étend sur 350 000 kilomètres carrés, alors que le seul îlot de Clipperton, perdu dans le Pacifique nord, représente 450 000 kilomètres carrés de ZEE.
Dans la stratégie de notre pays pour préserver et développer ces ressources, nous avons également la chance de posséder, avec l'IFREMER, que j'appelle la NASA de la mer, un outil fondamental susceptible d'offrir à notre pays des perspectives intéressantes.
Ce texte comporte quelques éléments tout à fait pertinents. En tout état de cause, nous devrons mener un jour une réflexion plus approfondie sur la stratégie maritime de notre pays et sur la bonne utilisation de nos ressources. J'ai évoqué à l'instant l'îlot de Clipperton. La façon dont nous avons abandonné nos droits de pêche, non seulement dans les zones économiques exclusives mais aussi dans les eaux territoriales, au profit du Mexique, doit nous conduire à nous poser des questions.
Tant pour l'exploitation raisonnée de ces ressources que pour leur préservation, il est important que nous nous dotions de moyens adéquats. Cela passe entre autres – et c'est le vice-président de la commission de la défense qui parle – par notre marine nationale, qui doit assurer la surveillance de nos eaux territoriales. Cette marine a été la grande oubliée du Livre blanc et de la loi de programmation militaire, alors qu'elle est un élément essentiel pour la préservation de cet atout.