Monsieur le président, madame la ministre, monsieur le ministre, mes chers collègues, il aura fallu cinq mois pour que le Gouvernement vienne décliner, devant la représentation nationale, les choix de principe qu'il a effectués à la fin du mois de janvier dernier. C'est en effet à cette période que les plus hautes autorités de l'État ont transmis à Bruxelles le plan de stabilité auquel la France s'engageait à souscrire, sans que ni les parlementaires ni nos concitoyens ne sachent quelles seraient les conséquences de ces choix de principe.
Durant les cinq mois qui viennent de s'écouler, tous nos voisins, qu'il s'agisse des Allemands, des Espagnols, des Italiens ou des Britanniques, ont appris, par la voix des autorités légitimes élues par le peuple, en quoi consisterait la politique de rigueur – un mot qui reste étonnamment tabou en France. Monsieur le ministre du budget, vous êtes le seul à oser prononcer ce mot, et même si ce n'est qu'en l'entourant de circonlocutions et d'adjectifs visant à en atténuer la portée, je vous en remercie. Vous êtes le seul à faire preuve de la transparence due à la représentation nationale, et que l'ensemble des élus doit à l'ensemble de la population.