Pour une école d'ingénieurs, la formation pratique coûte cher en termes de personnels et d'acquisition, de maintenance et de sécurité des matériels, de même qu'en termes de logique de projets et d'ouverture sociale, sans oublier le caractère multidimensionnel de cette formation professionnalisante.
À cet égard, le modèle San Remo n'est pas totalement satisfaisant, s'agissant notamment du nombre de classes de formation – sans qu'il faille pour autant passer de 43 à 3.
Dans le domaine de la recherche, le nombre de personnels IATOS est affecté en fonction du nombre de « thésards ». Or, si l'on compte 70 000 doctorats en cours, seulement 10 000 sont acquis chaque année, ce qui ne signifie pas que la durée moyenne d'une thèse soit de sept ans, mais que nombre d'étudiants abandonnent en cours d'étude. Sur ce nombre de doctorats en cours, 11 000 thèses sont en préparation dans les grandes écoles, pour 2 500 acquises chaque année, soit 25 % des doctorats de recherche délivrés au total pour 10 % des moyens du système San Remo – les statistiques sont d'ailleurs éloquentes quant à l'employabilité de nos doctorants en termes de durée moyenne de recherche d'emploi, de salaire d'embauche et de statut, CDD ou CDI.
Toute évolution du modèle devra donc reconnaître certaines spécificités de formation sans que des décisions brutales soient prises qui risqueraient de casser des mécanismes qui fonctionnent bien. On estime ainsi qu'il faudrait former de manière durable 10 000 ingénieurs de plus que les 27 000 actuels.