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Intervention de Xavier Darcos

Réunion du 9 juillet 2008 à 16h00
Délégation pour l’union européenne

Xavier Darcos, ministre de l'éducation nationale :

, a indiqué qu'il souhaitait présenter l'action de son ministère pendant la présidence française de l'Union européenne. Il s'est associé aux propos du Président Pierre Lequiller sur la jeunesse, qui fait preuve de méfiance vis-à-vis de l'Europe institutionnelle, considérée comme complexe et lointaine, mais qui est attirée par l'espace géographique et par les échanges européens.

L'éducation n'est en effet qu'une compétence d'appui de l'Union mais tous les Etats membres sont convaincus que c'est un enjeu majeur.

Le ministre a ensuite indiqué que son ministère avait réalisé des cahiers de vacances sur le thème de l'Europe, distribués gratuitement à tous les élèves et disponibles par Internet, pour trois tranches d'âge, 7 à 9 ans, 10 à 12 ans et 13 à 15 ans. Chaque chapitre de ces cahiers permet de découvrir un Etat membre de l'Union.

L'action du ministère de l'éducation nationale pendant la présidence française inclura plusieurs opérations de communication. Lors de la rentrée, les établissements scolaires seront pavoisés aux couleurs de l'Europe. Un concours web vidéo destiné aux lycéens sera lancé à cette occasion. Le 26 septembre se tiendra la journée européenne des langues, qui permettra d'évoquer les classes bilingues et les classes bilangues (où sont enseignées deux langues dès la sixième). Du 20 au 24 octobre sera organisée la semaine « bougeons avec l'Europe », au cours de laquelle les responsables politiques iront dans les écoles de leur enfance pour parler d'Europe aux élèves. Le 22 octobre, journée consacrée à l'évocation de la résistance à partir de la lettre de Guy Moquet, une réflexion sur l'engagement des jeunes sera menée. Fin novembre, le traditionnel salon de l'éducation sera cette année européen. Il permettra de diffuser l'information sur l'Europe de l'éducation et les programmes de mobilité.

Bien que cela ne figure pas encore sur la feuille de route, la France souhaite promouvoir un « Erasmus des enseignants » qui permettrait aux enseignants de participer tous les cinq ou six ans à des échanges en Europe. Cela aurait un impact très positif pour les enseignants français. La France souhaite également lancer une réflexion sur l'harmonisation des programmes du primaire, même si la scolarisation en primaire commence plus tôt en France que chez nos partenaires.

Le deuxième axe de l'action du ministère pendant la présidence française sera la promotion de l'Europe de l'éducation. Une priorité sera donnée au thème de l'orientation, tant initiale que tout au long de la vie. Une conférence intitulée « Gérer les transitions : l'orientation tout au long de la vie dans l'espace européen » se déroulera à Lyon les 17 et 18 septembre. Elle permettra d'aborder la question de la validation des acquis de l'expérience en Europe.

Une conférence sur l'apprentissage des sciences dans l'Europe de la connaissance se tiendra à Grenoble les 8 et 9 octobre. Dans ce domaine, les différences nationales sont marquées. La France est très active, avec l'opération « la main à la pâte », lancée à l'initiative de Georges Charpak, Pierre Léna et Yves Quéré. Pourtant, les élèves du primaire ont des difficultés en mathématiques par rapport à leurs camarades européens.

Les 29 et 30 octobre, dans le prolongement de la présidence portugaise, une conférence sur la scolarisation des enfants handicapés sera organisée à Clermont Ferrand.

Toutes ces initiatives trouveront leur aboutissement lors de la réunion informelle des ministres de l'éducation le 26 novembre à Bordeaux, au cours de laquelle devraient être adoptées une résolution sur l'orientation, des conclusions sur l'apprentissage des sciences, sur la scolarisation des handicapés et sur la gouvernance des établissements. Les ministres traiteront aussi du système de crédits d'apprentissage européens pour l'enseignement et la formation professionnelle (E.C.V.E.T.). Malgré certaines avancées, comme les baccalauréats franco-allemand (abibac), franco-espagnol (bachibac) et franco-italien (isabac), il reste encore beaucoup à faire. Il faut une reconnaissance mutuelle par un système de crédits, ce qui pose la question du lien entre enseignement supérieur et formation professionnelle.

Enfin, la France souhaite promouvoir trois thèmes : la mobilité, le multilinguisme et l'assurance qualité.

Concernant la mobilité, un groupe de haut niveau a été constitué pour encourager la mobilité des étudiants et des lycéens en formation professionnelle. La France souhaite ajouter la mobilité des enseignants. Trop peu de jeunes bénéficient des programmes de mobilité. Une conférence sera organisée les 4 et 5 novembre à Nancy sur la mobilité étudiante en Europe, dossier géré par Mme Valérie Pécresse, ministre de l'enseignement supérieur et de la recherche. Le Conseil adoptera des conclusions sur la mobilité, qu'il convient de relancer et de mieux faire connaître.

Les états généraux du multilinguisme se tiendront à Paris le 26 septembre, sous l'égide des ministères des affaires étrangères, de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la culture. Ils réuniront 800 experts européens, ainsi que M. Leonard Orban, commissaire européen chargé du multilinguisme. Les thèmes de l'apprentissage des langues dès le plus jeune âge, de l'évaluation pour tous de deux langues en fin de scolarité obligatoire et du développement de la mobilité seront abordés. Le Conseil adoptera des conclusions sur le multilinguisme.

L'assurance qualité est nécessaire si l'on veut développer la mobilité. Les établissements européens font l'objet de classements internationaux très sévères. Pour ceux qui ne sont pas de grands pôles universitaires, aucun critère de qualité n'est disponible. C'est pourquoi il convient de créer un label d'assurance qualité des établissements d'enseignement supérieur. Cette question fera l'objet d'une conférence qui se tiendra à Strasbourg les 9 et 10 septembre 2008.

Enfin, une conférence sur la gouvernance et la performance des établissements scolaires en Europe sera organisée à Poitiers les 6 et 7 novembre et une conférence intitulée « comparaison internationale des systèmes éducatifs : un modèle européen ? » aura lieu à Nice les 13 et 14 novembre.

Le Président Pierre Lequiller s'est félicité de cette impulsion donnée par la présidence française. L'éducation est en effet l'un des moyens de s'adresser aux jeunes pour qu'ils aient une pleine conscience de l'importance de l'Europe. La paix n'est point un argument suffisant.

En réponse à deux demandes de précision du Président Pierre Lequiller, M. Xavier Darcos a indiqué que toutes les écoles de France seraient pavoisées aux couleurs de l'Europe le 2 septembre, et qu'elles le resteraient probablement pendant un certain temps. Il a rappelé que le nombre d'abibacs était d'environ 2 000, celui des bachibacs restant plus modeste. Un isabac est en cours avec l'Italie. La même démarche a été engagée avec le Royaume-Uni et, hors d'Europe, avec les Etats-Unis. S'agissant du rapprochement des scolarités allemande et française, il est important de noter qu'un manuel scolaire commun d'histoire a pu être établi. Il mentionne parfois, lorsqu'un accord n'a pas été possible, les deux points de vue.

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