Découvrez vos députés de la 14ème législature !

Intervention de Jean-François Pernotte

Réunion du 25 mars 2010 à 11h00
Mission d’évaluation et de contrôle de la commission des finances

Jean-François Pernotte, directeur du Développement et des partenariats stratégiques de Thales :

Je ne dirais pas les choses ainsi. Dans une telle opération, on essaie d'établir le plus juste prix pour le client principal, qui désinvestit et qui achète un service au lieu de financer un actif immobilisé. Si l'on tient compte dans cette équation des revenus tiers que l'on peut dégager, c'est que nous disposons déjà de références. Nous savons ainsi par exemple ce qu'Eutelsat nous facturerait si nous lui demandions de nous réserver en permanence une capacité sur ses satellites. On peut donc considérer, même s'il s'agit de clients très particuliers et si l'offre est assez limitée, qu'il existe en quelque sorte un prix de marché dans ce domaine.

Cela m'amène d'ailleurs à la question de la confidentialité. Il s'agit bien sûr d'un sujet central, mais, à moins que les trois satellites (Syracuse 3 et Sicral 2) ne soient détruits par des astéroïdes, la probabilité est que nous soyons incapables d'assurer les communications véritablement stratégiques, (qui ne représentent qu'un petit pourcentage du volume total à traiter) sur l'un de ces trois satellites.

Nous sommes convaincus que, à terme, les gouvernements européens ne pourront faire l'économie d'un partage de ces ressources : les satellites seront de plus en plus complexes et leur usage de plus en plus coûteux, d'autant que le volume d'informations à faire transiter sera de plus en plus considérable. Mais, en la matière, la décision appartient aux politiques et non aux industriels.

Pour l'heure, il est évident que l'État français doit avoir la pleine disposition des moyens en question, en particulier en temps de crise. Cela signifie qu'aucune autre décision, en particulier d'un État étranger, ne doit interférer avec la sienne. C'est aussi ce qui empêche d'envisager de recourir à des capacités disponibles au Royaume-Uni : un État tiers ne saurait non plus interférer avec l'exercice de la souveraineté nationale britannique.

On voit là la limite du recours à de telles formules, c'est néanmoins une donnée essentielle du projet Nectar.

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Inscription
ou
Connexion