J'en reviens au projet de cession des Syracuse, auquel la direction générale de l'Armement, la DGA, a donné, dans le cadre de l'appel à candidatures, le nom de « Nectar ». Nous avons répondu très récemment à cet appel et nous sommes aujourd'hui pratiquement entrés dans une phase de compétition avec la seule autre entreprise qui a répondu : Astrium, filiale spécialisée du groupe EADS. C'est pour nous un enjeu très important.
Pour le ministère de la Défense, il s'agit ici de recourir à ce que l'on appelle un partenariat innovant, qui consiste à associer le fournisseur de l'équipement au financement, qu'il assume lui-même ou qu'il partage avec d'autres, tandis qu'il se fait payer en échange au travers de la livraison d'un service aux forces armées. Ces partenariats sont une tendance majeure partout en Europe, ainsi que dans d'autres pays exportateurs, à l'exception des États-Unis, où les budgets militaires sont tels que l'on n'a pas besoin de recourir à de tels dispositifs.
Dans un cadre budgétaire contraint, le recours à de tels partenariats répond à un triple objectif. Il s'agit d'abord, comme cela a été fort bien souligné dans des rapports au Parlement britannique, de recentrer les armées sur leur coeur de métier : le combat et les interventions de terrain et non la gestion de réseaux de télécommunication. Si l'on a besoin de réseaux pour parvenir à un résultat, leur gestion est-elle une tâche qui doit incomber aux forces armées ? Le débat est ouvert à ce propos.
Il s'agit ensuite d'améliorer le service rendu : nous sommes mieux à même que les forces armées elles-mêmes d'être opérateur de confiance des réseaux de télécommunication pour les opérations stratégiques. En effet, si les forces armées font cela parmi de très nombreuses autres choses, pour notre part, nous concevons, nous installons et nous mettons en oeuvre les matériels et nous pensons donc que, vivant au contact permanent des forces, nous sommes bien placés pour comprendre les besoins opérationnels et pour définir les besoins capacitaires tels qu'ils évoluent sur les théâtres extérieurs.
Enfin, les technologies évoluant à une vitesse considérable, en particulier dans le domaine des télécommunications, en maîtriser l'usage et la gestion suppose une formation continue : il faut être plongé en permanence dans cette ambiance pour s'adapter facilement et pour exploiter véritablement les possibilités offertes par ces technologies. Les forces armées peuvent difficilement satisfaire cette contrainte.