La crise agricole mondiale que nous traversons est plus grave que toutes celles qui ont jalonné le XXe siècle. Elle est d'ampleur planétaire. La France est particulièrement touchée car, en tant que premier exportateur agricole européen, elle est, plus que les autres, soumise aux aléas du marché mondial.
Dès lors, la présente loi de modernisation de l'agriculture doit être bien plus qu'une simple addition d'articles et d'amendements. Rendez-vous compte, chers collègues, qu'à travers elle nous avons l'occasion de changer la donne en profondeur, de redonner confiance à la plus noble des professions, de contrecarrer les effets néfastes d'une logique de marché poussée à l'extrême, et de donner un signal fort à nos partenaires européens dans l'optique de la réforme de la PAC en 2013.
Pour ce faire, ce texte, d'une importance capitale pour l'avenir de nos campagnes, doit nous permettre de revenir à des pratiques simples, où un dur labeur mérite une juste rémunération, où la qualité et la sécurité alimentaires sont valorisées, où le foncier agricole est préservé, où nos agriculteurs, personnification de cette France qui se lève tôt, doivent se sentir soutenus par leurs pouvoirs publics.
Cette mission, nous la mènerons à bien ensemble, avec les organisations interprofessionnelles, en renforçant tout d'abord la compétitivité du secteur agricole.
Ainsi, nous pourrons désormais nous appuyer sur des contrats écrits obligatoires entre producteurs et premiers acheteurs, contrats dont il nous faut encore encadrer la rédaction par décret. Cet élément-clé garantira une stabilité des prix, au même titre que l'observatoire de la formation des prix et des marges des produits alimentaires, dont nous devons renforcer les prérogatives, et que le système de réassurance publique de garantie des risques, qui peut-être un nouvel élément de régulation.
D'un autre côté, comme bon nombre d'entre vous, je tiens à ce que nous inscrivions l'agriculture et la forêt dans un développement durable des territoires.