Nous devons donc travailler sur un certain nombre de problèmes liés à l'agroalimentaire. Je pense en particulier aux troubles musculo-squelettiques, question essentielle pour bon nombre de nos compatriotes sur laquelle je me permettrai de vous soumettre des propositions dans les mois qui viennent.
Monsieur le ministre, il est d'autant plus regrettable que l'agroalimentaire ne figure pas dans votre texte que je tiens à vous délivrer publiquement un satisfecit pour vous être investi dans un dossier majeur, extrêmement complexe et délicat : celui d'Entremont. Rappelons-nous en effet que la crise laitière en cachait une autre, plus grave encore : on exigeait des agriculteurs qu'ils vendent leur lait toujours moins cher. L'affaire Entremont était délicate, car l'entreprise n'étant pas en liquidation, la marge de manoeuvre de la puissance publique était étroite. Or vous êtes parvenus à vous en sortir, monsieur le ministre.
Nous devons favoriser l'apparition des champions de demain. À cet égard, il faut se féliciter du rapprochement d'Entremont et d'une grande coopérative normande ou de la création, en Bretagne, de Triskallia, qui fédère un certain nombre de coopératives du grand Ouest. Encore faut-il que, face à ces champions, qui auront du pouvoir, le monde agricole puisse défendre ses intérêts.
Par ailleurs, l'aléa est un élément essentiel en agriculture, qu'il soit lié au climat, aux maladies ou à l'économie. Naguère, la PAC permettait de l'atténuer ; la PAC n'existe plus, et l'on peut le regretter. l'Europe a commis, me semble-t-il, une erreur fondamentale en privilégiant les aides directes plutôt que les aides aux marchés. En effet, il suffit souvent d'une aide peu élevée, une aide à l'export par exemple. Hélas ! nous avons préféré les aides directes, qui coûtaient beaucoup plus cher. Il est vrai qu'à cette époque, lors des négociations des années 1980-1990, la France n'a pas été écoutée, mes chers collègues de gauche.