Certes, il faut tenir compte du commerce de proximité et du bio, mais ces secteurs ne peuvent survivre que s'ils demeurent des niches. Notre agriculture doit donc rester orientée pour l'essentiel vers des marchés porteurs et conséquents au plan international.
Pour lui permettre de gagner en compétitivité, il nous faut tenir compte de la concurrence, qu'elle soit extra-européenne – on en a beaucoup parlé –, mais aussi intra-européenne. Or, on a trop négligé l'apparition, sur le marché agricole, de l'Allemagne, qui nous dame le pion dans de multiples secteurs : la fraise, l'asperge, le lait ou la viande de porc. C'est un véritable sujet, monsieur le ministre, et je connais votre expertise dans le domaine des relations franco-allemandes. N'oublions pas que l'Europe fut en quelque sorte fondée sur un partage : à l'une l'industrie, à l'autre l'agriculture. Le problème, c'est que celle à qui revenait l'agriculture est en train de se faire supplanter dans ce domaine par celle qui tient déjà l'industrie.