Face à l'éparpillement de l'offre dans beaucoup de secteurs, les centrales d'achat peuvent imposer leur volonté aux producteurs, et plus souvent d'ailleurs aux industriels agroalimentaires, qui eux-mêmes répercutent sur les producteurs, en matière de prix comme de conditions de vente. Une politique courageuse de décartellisation du côté des distributeurs et de concentration de l'offre du côté des producteurs serait, je le dis depuis quinze ans, susceptible de rétablir l'équilibre, d'assurer un fonctionnement normal du marché et d'arrêter l'écrasement continu des prix et la chute du revenu agricole.
Tels sont les trois préalables sans lesquels toute loi de modernisation agricole est vouée à l'échec.
Je sais, monsieur le ministre, que vous essayez de constituer, avec votre collègue allemand et d'autres, une majorité qualifiée sur un nouveau projet de réforme de la PAC, qui, comme le demande l'assemblée permanente des chambres d'agriculture ou la FNSEA, permettrait aux agriculteurs de vivre de leur travail à travers des prix rémunérateurs.
Le rééquilibrage des relations avec la grande distribution ne peut se suffire d'un simple observatoire des prix et des marges. Nous avions proposé des mesures pour doter l'État d'une capacité de sanction mais il faut une vraie politique de la concurrence.
Enfin, la stratégie agro-industrielle de la France doit englober l'industrie : c'est dans le cadre plus large de la compétitivité de l'industrie française dans son ensemble qu'il faut situer l'agro-industrie française.
L'agriculture française a un avenir parce que les besoins s'accroissent dans le monde entier et que la France a des atouts considérables.