En effet, nous, centristes, voulons éviter un véritable divorce entre le monde rural et la démarche du Grenelle de l'environnement. Or, si l'on vous suit, ce divorce surviendra dans toute son ampleur.
Je l'ai dit à Germinal Peiro : sur l'eau, les phytosanitaires et bien d'autres sujets, les agriculteurs ont perçu le Grenelle comme un véritable danger. Il faut donc leur parler et parvenir à des compromis satisfaisants. On a commencé à le faire à propos des phytosanitaires ; il faudra impérativement le faire à propos de l'eau. Je le dis alors même que nous, centristes, militons en faveur du Grenelle en matière d'énergie, de transports, de logement. Mais, à nos yeux, nous ne parviendrons pas à enraciner le Grenelle contre les paysans.
J'ai écouté Germinal Peiro ; je vous ai écouté, monsieur Chassaigne ; j'ai écouté Mme Massat. En disant, comme vous l'avez fait, que « le danger est dans notre assiette », vous prononcez une phrase extrême, mes amis. Je vous demande de le mesurer. Vous n'avez pas le droit de dire cela alors que, chaque année, nous gagnons un trimestre d'espérance de vie. De telles phrases me font réagir vivement, parce qu'elles stigmatisent nos agriculteurs.
Pour notre part, nous proposerons une autre ligne politique, qui vise à permettre à nos agriculteurs de lutter à armes égales avec les agriculteurs allemands, italiens, espagnols, sans supporter une charge plus lourde qu'eux. Assurément, monsieur le ministre, nous devrons aborder certains sujets, dont l'exonération de charges patronales sur le travail permanent, puisqu'il s'agit d'un chantier important qu'il faudra bien ouvrir.
Nous, nous voulons débattre ici, dans l'hémicycle, puisque c'est ici qu'a lieu le vrai débat. Et nous interpellerons le ministre sur certains points : pourquoi, je le répète, n'y a-t-il pas d'exonérations de charges patronales sur le travail permanent ? Nous nous sommes aussi un peu écharpés, je l'ai dit, à propos de la mise à contribution de la grande distribution. En revanche, nous dirons notre soutien aux contrats-type, à l'assurance récolte et au plan national d'alimentation.
Voilà ce dont nous voulons débattre. Le renvoi en commission, auquel vous ne croyez guère vous-même, ne nous conduirait pas bien loin. Nous ne le voterons donc pas. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP.)