Toutes les filières agricoles sont touchées. Partout et particulièrement dans les zones de montagne, vous rencontrez des agriculteurs désespérés, parce qu'ils seront demain dans l'obligation de cesser leur activité. Or, monsieur le ministre, votre projet de loi n'est guère porteur d'espoir. Nous n'approuvons pas sa philosophie générale. Nous regrettons la faiblesse des moyens que vous y consacrez et nous déplorons l'absence d'outils nouveaux qui donneraient une perspective à l'agriculture de demain.
La contractualisation, pilier de votre projet, n'est pas une nouveauté, loin s'en faut. Pourtant, vous la présentez comme une potion magique susceptible de résoudre tous les maux de l'agriculture. La loi de modernisation de l'économie que vous avez votée il y a deux ans a eu un effet dévastateur sur les agriculteurs. La grande distribution les a étranglés. Aujourd'hui, avec votre dispositif, vous souhaitez vous offrir une séance de rattrapage. Les prix et les outils de régulation sont au centre des problèmes agricoles. Avec votre texte, vous ne sauvez ni l'agriculture, ni les agriculteurs. Les politiques publiques fortes en matière agricole sont abandonnées. Vous renoncez à porter la voix de la France en Europe, ce qui est en contradiction avec vos propos. Vos discours et ceux du Président de la République ne sont suivis d'aucun acte. Face à la gravité de la crise, reconnue pas tous, vous ne proposez aucune solution. Pourtant, des propositions émanant de la majorité comme de l'opposition vous ont été soumises, mais elles n'ont trouvé aucun écho. Vous vous entêtez à ne pas reconnaître la pluralité syndicale. Vous avez choisi de consacrer une politique publique de l'alimentation – ce qui est louable –, mais cette initiative ne donne aucun pouvoir au citoyen et au consommateur. À part un catalogue de bonnes intentions, vous ne proposez rien de concret pour avancer sur ce dossier. Je vous renvoie à cet égard à l'émission diffusée par France 3 hier soir et consacrée à la sécurité alimentaire. Le constat faisait froid dans le dos. Avec un emploi à outrance de PCB et d'antibiotiques, le danger est dans l'assiette.