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Intervention de Bruno le Maire

Réunion du 29 juin 2010 à 15h00
Modernisation de l'agriculture et de la pêche — Motion de rejet préalable

Bruno le Maire, ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche :

Monsieur le député, j'ai écouté attentivement votre long discours. Mais, à ma grande stupéfaction, je n'ai pas entendu une seule proposition du parti socialiste pour moderniser l'agriculture française. (Applaudissements sur les bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

J'ai relevé un certain nombre d'inexactitudes dans vos propos. Je vous répondrai, sans fuir le débat, sur le libéralisme, la comparaison avec l'Allemagne et les contrats.

S'agissant du prix du lait, je rappelle que si la France n'avait pas demandé l'intervention de l'Union européenne sur les marchés du lait en octobre, novembre et décembre 2009, jamais la Commission n'aurait mis 300 millions d'euros sur la table pour faire remonter le prix du lait. En janvier 2010, le prix du lait était supérieur de 10 % par rapport à janvier 2009. Depuis, il n'a cessé d'augmenter, atteignant aujourd'hui plus de 310 euros la tonne. Je ne dis pas que c'est suffisant, mais il a augmenté grâce à l'action du Gouvernement français auprès de la Commission européenne. (Applaudissements sur les bancs des groupes UMP et NC.)

En ce qui concerne les produits agricoles, je partage votre avis sur la nécessité d'améliorer l'étiquetage, l'information du producteur. Reste que tout ce qui ne sera pas conforme aux règles européennes, je refuserai de l'inscrire dans le texte ! Les agriculteurs de France ont payé trop longtemps l'impéritie de certains ministres – je n'hésite pas à l'affirmer – qui se sont permis d'enfreindre ces règles en promettant des lendemains meilleurs pour que leurs successeurs soient ensuite contraints d'exiger le remboursement des aides ou le règlement des amendes consécutives à de mauvaises pratiques condamnées par la Commission européenne. (Applaudissements sur plusieurs bancs du groupe UMP. – Exclamations sur les bancs du groupe SRC.)

Vous citez l'exemple allemand que je connais quelque peu. Je me rends en Allemagne environ une fois par mois pour tâcher de définir une position commune. Travailler avec les Allemands ne revient pas, à mon sens, à s'aligner sur leurs positions, qu'il s'agisse de la question agricole ou d'autres. Si vous nous demandiez de copier intégralement le modèle allemand, je vous répondrais par la négative, et Dieu sait pourtant que je suis proche de ce pays.

Sinon, cela signifierait que la France serait favorable à des contrats de service permettant d'embaucher des Polonais ou des ressortissants d'autres pays membres de l'Union européenne à des tarifs scandaleusement bas – de 6 euros par heure – dans des conditions sociales qui ne sont pas conformes à notre modèle.

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