Ma question s'adresse à M. le ministre de l'alimentation, de l'agriculture et de la pêche.
Monsieur le ministre, le projet de loi de modernisation de l'agriculture et de la pêche, dont j'ai l'honneur d'être le rapporteur pour son volet agricole et forestier, mon collègue Louis Guédon rapportant son volet consacré à la pêche, verra son examen en séance publique débuter dans quelques instants.
Au cours des années soixante, soixante-dix, la France a été en Europe le moteur d'une agriculture performante, compétitive, sans cesse modernisée, tout en restant diversifiée. L'indéniable succès du monde agricole français a été le symbole de la réussite de la politique agricole commune, dont l'objectif premier a été d'assurer l'autosuffisance alimentaire de l'Europe et l'approvisionnement des consommateurs, et ce à un coût raisonnable.
Dans un contexte de crise économique, rappelons que nous sommes toujours la première puissance agricole européenne. Mais les agriculteurs français et européens sont désormais en compétition sur un marché ouvert, où les règles du jeu ne sont pas les mêmes pour tous, où les conditions de production, en termes sociaux, environnementaux et sanitaires, varient d'un marché à l'autre, et où il devient de plus en plus difficile de se protéger contre des pratiques qu'on peut juger parfois déloyales.
Ce contexte a révélé la fragilité du modèle français.