Le Président de la République nous a reçus, et lorsque nous lui avons demandé ce qu'il ferait de nos propositions, il a répondu : « Elles sont très utiles. » Manifestement, elles sont surtout très utiles à sa réflexion car, à ce jour, il n'en a rien fait. Tout cela a sans doute été rangé sur les étagères de son magasin de farces et attrapes.
Une autre de vos esbroufes concerne vos prévisions de croissance, systématiquement surévaluées. Vous tablez ainsi sur un taux de croissance de 2,5 % entre 2011 et 2013. À ce propos, je me permets de vous citer de nouveau un passage du tout récent rapport de la Cour des comptes sur la situation et les perspectives des finances publiques. Selon la Cour, « si l'on retient une évolution légèrement moins soutenue de la croissance, de l'ordre de 2,25 %, soit le scénario bas du Gouvernement, qui est déjà très favorable compte tenu d'une croissance potentielle qui est plutôt de 1,8 % ; et si l'on prolonge l'évolution tendancielle des dépenses constatées ces dernières années, le déficit public dépasserait en 2013 les 6 % du PIB et la dette atteindrait 93 % de la richesse nationale, soit plus de 2000 milliards d'euros ».
Mes chers collègues, il faut prendre aujourd'hui des mesures fortes pour redresser la barre des finances publiques et pour répondre aux inquiétudes de nos concitoyens ; il faut aujourd'hui des mesures fortes pour plus de justice sociale.
Dans l'immédiat, cela passe par le rétablissement d'une réelle progressivité de l'impôt sur le revenu et sur les bénéfices des entreprises. Il faut abroger le bouclier fiscal et s'attaquer réellement aux niches fiscales. Parmi les députés de la majorité, certains en conviennent, mais c'est comme en amour, il y en a toujours qui en restent aux fantasmes, ils ont du mal à passer à l'acte…