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Intervention de Jean-Pierre Brard

Réunion du 28 juin 2010 à 21h30
Règlement des comptes pour 2009 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJean-Pierre Brard :

La réalité, mes chers collègues, est consignée dans les excellents rapports de la Cour des comptes. Il faut dire que ces rapports étaient excellents avant même que Didier Migaud ne la présidât : du temps de Philippe Séguin. Ainsi, en 2009, les dépenses fiscales ont progressé de 6,2 %, pour s'établir à 69 milliards d'euros. La déclaration de 2008 était donc un simple effet d'annonce, qui ne présage rien de bon en ce qui concerne les annonces faites pour le budget à venir.

Le 20 octobre 2008, Mme Lagarde – dont je regrette vraiment l'absence ce soir – annonçait ici même la signature d'un nouveau Bretton Woods. À l'époque elle disait : « Bretton Woods II, comme on appelle déjà cette refondation, est clairement une initiative du vieux continent. Le leadership européen est devenu, sous la présidence française de l'Union européenne, une réalité : chacun peut s'en réjouir. »

Lorsqu'on relit ces propos aujourd'hui, savez-vous ce qu'ils m'évoquent, en cette période estivale ? Ils me font penser aux châteaux de sable, une fois que la vague est passée plusieurs fois dessus : il n'en reste même pas le souvenir. À moins peut-être que Mme Lagarde ait eu à l'époque l'ambition de marcher dans les pas de Franklin Delano Roosevelt, et d'être ainsi la mère de « Bretton Woods II » . Mais il ne suffit pas de vouloir pour pouvoir, et je pense que « Bretton Woods II » est mort et enterré.

En réalité, les désordres monétaires se sont considérablement aggravés. En octobre 2008, il s'agissait encore d'un effet d'annonce, agrémenté de quelques « cocoricos » destinés à valoriser le Président de la République. Car, quand ce dernier ne parvient pas à jouer ce rôle pour lui-même, il faut bien lui servir de faire-valoir. Nous connaissons de nombreux membres du Gouvernement qui n'entreront sans doute pas dans l'histoire pour ce qu'ils auront accompli, mais plutôt pour leurs flatteries comparables à celles tant répandues à la cour de Versailles sous l'Ancien régime.

Selon la Cour des comptes, le déficit public et la dette ont augmenté dans les mêmes proportions que dans les autres pays européens, alors même que la récession a été moins violente en France que dans le reste de l'Europe,…

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