Mais la dérive du déficit s'est révélée bien moins forte et l'Allemagne a limité complètement l'impact de la crise sur l'emploi : le taux de chômage n'a pas augmenté à l'inverse du nôtre, qui a explosé puisqu'il est passé de 7,5 % à 10,2 % de la population active, soit une augmentation de près de 600 000 chômeurs. J'utilise des chiffres harmonisés permettant d'établir des comparaisons internationales.
C'est parce que la France a moins relancé son économie que d'autres pays, parce qu'elle a complètement négligé de mener une politique de l'emploi, qu'elle se trouve dans cette situation.
On n'a jamais connu en temps de paix un déficit primaire – hors charges d'intérêts – représentant 5 % du PIB. Cette situation est d'autant plus inquiétante que les neuf-dixièmes de notre déficit financent tous les intérêts de notre dette, tous les remboursements, mais aussi une bonne partie des dépenses courantes. L'État finance par le déficit presque la moitié de ses dépenses courantes. Je trouve choquant de vouloir faire payer aux collectivités territoriales la nécessaire réduction des déficits alors même qu'en 2009 elles représentaient le seul agent institutionnel qui n'ait pas augmenté son déficit.