« La majorité des parents ne se désintéressent pas de leurs enfants et de leur scolarité. Ils sont la plupart du temps très affectés par le comportement de leurs enfants et parfois démunis sur la manière de faire face aux rébellions de l'adolescence.
Ce n'est pas en punissant les parents qu'on réglera le problème. Suspendre ou supprimer les allocations familiales ne servira à rien, si ce n'est à accroître les tensions entre parents et adolescents, et entre les parents et l'école. S'attaquer vraiment au mal de l'absentéisme passe par l'établissement scolaire dans sa manière de gérer les absences et d'entretenir des liens avec les parents. Il passe par l'élève qui est le premier concerné, il passe enfin par un véritable dispositif d'accompagnement des parents qui rencontrent des difficultés.
Ce texte constitue un triste retour en arrière. Nous nous inscrivons en faux par rapport à ce qu'il présuppose. Non, les parents ne sont pas démissionnaires et complices des absences à l'école de leurs enfants. »
Si Mme Morano était avec nous aujourd'hui comme ce fut le cas l'autre soir, elle aurait reconnu ces paroles qui ne sont pas les miennes, mais que j'approuve. Elles ont été prononcées en sa présence dimanche par François Fondard, le président de l'UNAF et elles lui étaient adressées.
Je les reprends car je pense qu'il y a malaise profond autour de ce texte ; nous le sentons bien dans notre débat. Un consensus s'est d'abord dégagé sur l'absentéisme, la nécessité de s'y attaquer, et sur l'importance de la relation parents-élève-école. Puis, tout d'un coup, ce texte a opéré un glissement en assimilant l'absentéisme à une forme de délit – dont les parents seraient complices – et l'absentéiste à un pré-délinquant.
Nous devons avoir le courage de dire que l'absentéisme est, au départ, un symptôme. Loin de moi l'idée qu'il ne faille pas le traiter en tant que tel, mais, pour ce faire, il faut le comprendre. Il peut être le reflet des difficultés de l'école elle-même, de difficultés familiales – et nous n'avons pas suffisamment parler des répercussions d'une séparation des parents sur les enfants –, de difficultés individuelles, de type cognitif, ou d'une difficulté à s'adapter à l'école.
Vous avez voulu durcir le ton – et cela nous gêne –, donner un coup de menton, annoncer une mesure d'affichage pour obtenir la une des JT. (Exclamations sur les bancs du groupe UMP.) Vous êtes, monsieur le rapporteur, enfermé dans une idéologie sécuritaire qui, d'une certaine façon, vous sert.