Ma question s'adresse au ministre des comptes publics. Je souhaite auparavant dire à M. Woerth que la question de Régis Juanico reste entièrement posée sur le fond.
Le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, a présenté ce matin devant les commissions des finances et des affaires sociales de l'Assemblée le rapport sur la situation et les perspectives des finances publiques, préliminaire au débat d'orientation budgétaire pour 2011.
Sur tous les bancs de cet hémicycle, nous en partageons les constats principaux.
Monsieur le ministre, en 2002, quand votre majorité a pris le pouvoir, la dette française s'établissait à 900 milliards d'euros. Huit ans ont passé et nous en sommes à 1 500 milliards du fait de vos décisions politiques irresponsables fiscalement et injustes socialement, et la dette risque de passer à 1 800 voire à 2 000 milliards d'euros en 2012. (Applaudissements sur divers bancs du groupe SRC.)
Monsieur le ministre, vous êtes – comme votre prédécesseur –, responsable des deux tiers du déficit structurel. Vous êtes responsable de l'explosion des dépenses fiscales – 25 milliards d'euros d'augmentation en huit ans – : baisse de la TVA dans la restauration, loi TEPA, bouclier fiscal ont largement contribué à la dégradation du solde budgétaire.
Alors que nous vous le demandons régulièrement, vous refusez de soutenir l'activité, la consommation et le pouvoir d'achat, affaiblissant les chances de relance de la croissance que, par ailleurs, vous surestimez régulièrement. Vous dégradez nos services publics en supprimant de manière aveugle et dogmatique des postes d'agent public.
Monsieur le ministre, il faut dire aux Français que c'est vous qui avez déjà largement engagé le cycle d'austérité quand vous avez cassé la croissance, provoqué l'aggravation du chômage et vidé les caisses. Nous voulons aussi rappeler aux Français, à la veille de leur manifestation contre votre réforme des retraites, que les intérêts de la dette sont largement supérieurs aux déficits à venir de nos régimes de retraite.
Ma question est triple : quand allez-vous réorienter notre économie vers l'emploi et le travail ? Quand allez-vous cesser de protéger la rente et le capital…