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Intervention de François Rochebloine

Réunion du 6 février 2008 à 21h30
Ratification du traité de lisbonne — Motion référendaire

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois Rochebloine :

Monsieur le président, madame, messieurs mes ministres, mes chers collègues, confronté à la motion référendaire du groupe socialiste, on est conduit à se poser trois questions : celle du moment, celle des auteurs et celle des perspectives.

Le moment d'abord. Le Congrès vient d'adopter la révision constitutionnelle. Le débat a naturellement porté sur ce qu'elle était appelée à permettre, à savoir la ratification du traité de Lisbonne, et sur le contenu politique nouveau de l'Union européenne. Les échanges ont été substantiels ; chacun a pu exprimer librement sa position. Nul n'ignore que, politiquement, les jeux sont faits. L'emploi d'une motion de procédure doit, dès lors, être considéré pour ce qu'il est : une manoeuvre dilatoire, qui plus est à usage interne.

J'en viens ainsi à ma deuxième interrogation : qui porte cette motion ? Un groupe parlementaire profondément divisé entre partisans et adversaires de l'Europe (Protestations sur plusieurs bancs du groupe socialiste, radical, citoyen et divers gauche), entre partisans d'une certaine Europe et partisans d'une autre Europe, entre adversaires résolus et adversaires résignés de la procédure parlementaire. Cette division est apparue clairement lundi dernier à Versailles, où 32 d'entre eux ont voté pour, 121 contre et 143 se sont abstenus.

Aujourd'hui, faute de se mettre d'accord sur une attitude positive, nos collègues du groupe socialiste, contrairement aux socialistes des autres pays européens, n'ont trouvé d'autre ciment que le refus. Nous ne souhaitons pas être les otages de leurs affrontements.

Au demeurant, et c'est ma troisième interrogation, quelle perspective politique cette attitude offre-t-elle à l'Europe ? Le parti socialiste se présente devant le pays sans avoir progressé dans sa réflexion sur l'Europe depuis trois ans. Il ne lui propose rien de plus aujourd'hui que le spectacle renouvelé de ses divisions. On ne s'engage pas sur la voie référendaire sans projet.

Pour leur part, les députés du groupe Nouveau Centre appartiennent à un courant politique qui a toujours soutenu la construction européenne devant l'opinion publique et les électeurs. Leur engagement, clair et sans ambiguïté, porte sur le long terme. Aussi ne peuvent-ils que rejeter cette motion de circonstance. (Applaudissements sur les bancs du groupe Nouveau Centre et sur plusieurs bancs du groupe de l'Union pour un mouvement populaire.)

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