Certes, la question de la paix, qui est souvent évoquée et dont d'autres collègues ont parlé avant moi, n'est pas insignifiante. Issu d'une famille qui a été très éprouvée par la Seconde Guerre mondiale, je mesure l'importance de l'acquis que représente la paix sur le continent européen, notamment grâce à la réconciliation franco-allemande. Mais si cet acquis est bien réel, les nouvelles menaces ne le sont pas moins dans le monde d'aujourd'hui, y compris sur le sol européen, notamment du fait du terrorisme. Malheureusement, sur de nombreux conflits dans le monde, y compris aux portes de l'Europe –je pense notamment à l'ex-Yougoslavie et M. Kouchner sera sensible à cet argument –, les pays européens se sont divisés et se sont condamnés à la paralysie. Du coup, l'Europe en tant que telle est apparue impuissante. De fait, elle l'est toujours.
Mais le projet européen ne s'est jamais limité à la paix et à la recherche de la sécurité. Pour ceux que l'on appelle parfois les « pères fondateurs »…