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Intervention de Élisabeth Guigou

Réunion du 17 juin 2010 à 10h30
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉlisabeth Guigou :

Je remercie les rapporteurs d'avoir utilisé mon texte comme base de leur travail, et d'être arrivés à une version avec laquelle je suis entièrement d'accord, quelques corrections de forme venant d'être apportées.

Il est important de rappeler que le service européen d'action extérieure, prévu par le traité de Lisbonne, est un progrès, même s'il ne résout pas toutes les difficultés rencontrées lorsqu'il s'agit de définir une position commune pour l'Europe. Celle-ci est très diverse, composée d'Etats eux-mêmes divers, parmi lesquels quatre pays neutres, deux Etats dotés de la force nucléaire, deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies… De plus, certaines dimensions de l'action extérieure, notamment les questions militaires, restent étroitement liées à la souveraineté nationale.

Le progrès réside donc dans la capacité d'unifier la direction de l'action extérieure de l'Union, ce qui n'est pas la même chose que la mise au point d'une politique étrangère européenne unique, mais permettra de bâtir plus facilement des positions communes sur les sujets prioritaires comme l'évolution des Balkans ou la situation au Proche-Orient. Sur ce type de sujets, il est indispensable que la haute représentante puisse définir les priorités de l'Europe.

J'approuve les positions françaises dans la négociation, car elles permettent de soutenir une vision ambitieuse du nouveau service, quand M. Barroso faisait tout pour réduire son importance.

Le fait que la haute représentante ne dirige pas la politique de voisinage reste pour moi un véritable problème, qu'il est légitime de soulever et de critiquer. Que la haute représentante n'ait pas la main sur l'élargissement et l'aide au développement, qui sont des occupations à plein temps, me paraît moins choquant, mais elle devrait, dans ces domaines, disposer d'un pouvoir de coordination, y compris dans les matières commerciales.

Enfin, il me paraissait indispensable de prévoir le contrôle de ce nouveau service par les parlementaires, ce à quoi la résolution pourvoit, en demandant des pouvoirs à la fois pour le Parlement européen mais aussi pour les parlements nationaux.

J'avais quelques remarques formelles mais elles ont été prises en compte dans la version définitive de la proposition de résolution qui nous a été distribuée ce matin. Dès lors, tout en insistant sur le fait qu'il nous faille rester lucides sur les attentes que nous pouvons légitimement formuler concernant le futur service d'action extérieure, j'estime que nous devons apporter notre soutien au processus enclenché, sous peine de voir le Parlement européen réduire encore davantage les quelques acquis enregistrés.

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