Monsieur le rapporteur, quelle est la différence de revenu entre un vétérinaire exerçant à Nouakchott, en Mauritanie, et un vétérinaire exerçant en France ? Croyez-vous que celui qui a fait l'effort de poursuivre ses études en France pendant six ou sept ans retournera dans son pays ? On peut penser qu'il préférera rester en France, où il gagnera quatre fois plus d'argent. J'aurais souhaité que vous auditionniez le ministre de l'agriculture de Mauritanie, afin qu'il nous dise s'il préfère que les vétérinaires de son pays formés en France soignent les vaches normandes plutôt que les vaches mauritaniennes.
Quel est le revenu d'un médecin exerçant à Lubumbashi, en République démocratique du Congo ? Croyez-vous qu'une fois formé en France, grâce à une bourse, il retournera joyeusement dans son pays, où il gagnera entre trois et cinq fois moins et où les conditions matérielles d'exercice sont, hélas ! beaucoup moins intéressantes ? J'aurais aimé, monsieur le rapporteur, que vous interrogiez le ministre de la santé congolaise pour qu'il nous dise s'il préfère que les médecins congolais exercent au CHU de Marseille ou de Montpellier ou bien à l'hôpital de Kinshasa ou de Lubumbashi.
La santé, le bâtiment, ce sont des métiers importants. Quel est le salaire d'un architecte à Ouagadougou ? J'aurais aimé auditionner le ministre de la construction du Burkina Faso, afin qu'il nous dise ce qu'il pense du fait que les étudiants ayant perçu des bourses de leur pays restent finalement en France.