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Intervention de Dominique Souchet

Réunion du 16 juin 2010 à 16h15
Commission des affaires étrangères

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaDominique Souchet :

Depuis que la vie politique libanaise s'est stabilisée et qu'un gouvernement d'union nationale a été formé, observez-vous un retour des chrétiens qui ont quitté le Liban ou les départs se poursuivent-ils ?

Le cardinal Sfeir. Les relations entre les responsables religieux sont normales, mais ils ont peu à dire en ce qui concerne les liens avec la Syrie, lesquels relèvent de considérations exclusivement politiques.

Je suis toujours intervenu en faveur de la réunion de tous les Libanais, quelle que soit la communauté à laquelle ils appartiennent, mais il faut reconnaître que certaines communautés religieuses sont plus attachées à la qualité de leurs relations avec leurs coreligionnaires d'autres pays qu'à celle de leurs rapports avec leurs compatriotes. Cela influe sur leur positionnement au Liban même.

Le nombre de musulmans augmentant, ils se sentent de plus en plus forts et essaient d'exercer une forme d'hégémonie. Au cours des dernières années, environ 1 million de Libanais ont quitté le pays, parmi lesquels un grand nombre de chrétiens, très souvent jeunes et dotés de diplômes de haut niveau ; ils se sont installés principalement dans les pays arabes, aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique.

Chaque communauté dispose de tribunaux religieux compétents en matière de droit civil. Cet état de fait pose des problèmes à la fois entre communautés religieuses et au sein d'une même communauté, car les familles éclatées sont nombreuses. Mais tel est l'usage au Liban, et il n'est guère envisageable de le changer.

La Turquie est un grand pays du Proche-Orient, qui mène sa propre politique, laquelle aurait légèrement changé ces derniers temps. Ses relations avec le Liban sont bonnes. Mais le pays est très majoritairement musulman et il se conduit en tant que tel.

Le Hezbollah poursuit des objectifs qui lui sont propres et dispose de son armée. Pourtant, dans aucun pays, on accepte que coexistent deux armées ! Cela crée évidemment des difficultés, d'autant que ce mouvement reçoit un soutien et des armes de pays voisins.

En dépit de la stabilisation intérieure du Liban, on n'observe pas de retours massifs de Libanais ayant quitté le pays, notamment faute d'emplois. En général, ceux qui sont partis travailler dans d'autres pays arabes reviennent régulièrement au Liban, ce qui est moins le cas des Libanais installés dans des pays plus lointains.

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