Ce rapport a l'avantage de mettre les choses à plat et d'avancer des pistes de réflexion pour l'avenir. Je souhaiterais en aborder quelques points avec vous.
Tout d'abord, sur la stratégie des projets d'établissements, je remarque que les établissements ont l'habitude de travailler de façon indépendante sur leurs objectifs et leurs orientations et qu'il manque une organisation territoriale ; à l'image des communes travaillant en intercommunalité, il conviendrait d'imaginer, par bassins de vie, des stratégies davantage mutualisées de l'école maternelle aux collèges et lycées, qui donneraient ainsi une orientation à la formation, en s'appuyant aussi sur la mission locale ou les structures de formation continue existant. Une telle évolution pourrait être stratégiquement intéressante puisqu'elle permettrait de mutualiser des moyens et de découvrir des pistes diverses pour mettre l'enfant au coeur du dispositif, comme vous l'avez souligné à plusieurs reprises.
J'en viens maintenant à la place des établissements scolaires dans la cité d'aujourd'hui, alors qu'il s'agit aujourd'hui de lieux réservés, c'est-à-dire des lieux qui ne sont pas intégrés dans la vie de la cité par la limitation de leurs heures d'ouverture, en dehors desquelles ils deviennent des zones interdites et inutilisées.
Quant au sujet de l'information et de l'orientation, nous devons nous interroger sur la qualité de la découverte des filières professionnelles et sur la place qui doit être réservée au professeur principal dans cette découverte. Je pense que celle-ci pourrait être améliorée, afin d'aider et d'accompagner les jeunes dans un certain nombre de choix : le professeur principal est un élément-clé, un point d'entrée important puisqu'il a un contact régulier avec les élèves avec lesquels il travaille. Il pourrait donc, après avoir éventuellement suivi une formation adaptée, aller dans cette filière et prendre en charge ou orienter au mieux de leurs intérêts les élèves parfois en difficulté.
Or, la formation des enseignants ne comporte que peu – ou pas – de contacts avec les élèves. Ayant moi-même été formé en éducation physique et sportive, j'ai été en contact avec des élèves dès ma deuxième année, je les ai pris en charge sous les regards de mes collègues ou des autres élèves ; aussi je pense que l'exemple de cette catégorie d'enseignants est intéressant, car nous étions les seuls à avoir eu une pratique du métier avant notre entrée dans la vie active alors que, généralement, les enseignants si brillants soient-ils sur le plan théorique, sont parfois démunis ou dépourvus face à des élèves et se retrouvent alors en situation délicate.
Par ailleurs, le domaine du travail en équipe me semble particulièrement délaissé alors qu'il permet une stratégie d'accompagnement des élèves, dans leur suivi et dans leur projet.
Enfin, je note que la place des parents dans le dispositif est peu abordée alors que l'enseignement doit se faire avec eux et en confiance. À l'école maternelle, par exemple, les parents ne peuvent manquer d'entrer à l'intérieur de ce lieu incontournable et c'est là qu'il faudrait apporter des améliorations pour les accompagner dans leurs fonctions et leur rôle de parents.