L'absentéisme est un problème de politique d'éducation, certainement pas un problème d'allocations. Pourtant, le manque de professeurs est l'une des causes de l'absentéisme. Vous répondez : « Mais non, il faut supprimer les allocations ! »
Sur l'orientation subie, et le fait que les jeunes ne se sentent pas à l'aise, qui sont parmi les causes de l'absentéisme dans les lycées professionnelles, votre réponse est : « Mais supprimons les allocations ! »
Un personnel para-éducatif en sous-nombre, avec un manque flagrant d'assistantes sociales, d'infirmiers scolaires, de conseillers d'éducation ? « Mais, que diable, supprimons les allocations ! »
Des maîtres pas assez formés, des classes surchargées, 25 % des élèves qui, à la sortie du primaire, n'assimilent pas la lecture ? « Bon sang, mais c'est bien sûr ! La solution, c'est la suppression des allocations ! »
C'est le propre du charlatan de se présenter comme un thérapeute tout-puissant, tout en étant aveugle et sourd à la souffrance du malade. Le remède miracle et médiatique de Sarkozy – la suppression des allocations – fera malheureusement la preuve de son inefficacité et de sa dangerosité. Je crains que M. Sarkozy, qui a été impuissant face aux bonus exorbitants des traders, confonde allocation et bonus.
Monsieur le ministre, les allocations ne sont ni une récompense ni une prime ; elles constituent une aide aux familles. Comble de l'ubuesque : savez-vous qu'après cent jours d'absentéisme, le même élève qu'on veut ramener en classe, de force, se trouve exclu ! Vous est-il possible ne serait ce que d'imaginer ce qu'un ado en totale perte de vitesse, obligé d'aller au collège pour que sa famille ne soit pas punie, peut apporter ou apprendre dans une classe déjà surchargée ? La zizanie, le chahut, la violence, avec, pour lui, un bénéfice nul.
Décidément, la pilule est amère et l'ordonnance un peu courte. L'éducation malade ne sera pas guérie par ce remède aussi efficace qu'emplâtre posé sur une jambe de bois.