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Intervention de Claude Bodin

Réunion du 16 juin 2010 à 21h30
Lutte contre l'absentéisme scolaire — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaClaude Bodin :

Madame la présidente, monsieur le ministre, madame la secrétaire d'État, mes chers collègues, la proposition de loi de notre collègue Éric Ciotti, que j'ai cosignée, est un texte attendu et bienvenu. Elle est la traduction législative de l'engagement du Président de la République de faire de la lutte contre les violences et l'absentéisme scolaires une priorité de son action.

L'absentéisme touche en moyenne 7 % des élèves du second degré, avec de fortes disparités selon les établissements : moins de 3 % des élèves dans la moitié des établissements alors qu'il atteint 30 % d'entre eux dans un établissement sur dix. Ce sont les lycées professionnels qui sont le plus touchés : selon les chiffres disponibles, l'absentéisme scolaire concerne 3 % des collégiens, 6 % des lycéens et 15 % des lycéens professionnels. Il faut encore noter une grande disparité dans l'amplitude de l'absentéisme qui peut varier de trois à cinq suivant que les collèges sont situés ou non en ZEP.

Afin de lutter contre ce phénomène, il est nécessaire de rendre plus opérationnel le dispositif prévu par la loi du 31 mars 2006 qui a mis en place un contrat de responsabilité parentale avec une faculté de suspension et de suppression des allocations familiales.

Actuellement, les présidents de conseils généraux peuvent décider si l'élève ne remplit pas les engagements consignés dans ce contrat passé avec la famille. Toutefois, très peu de conseils généraux recourent effectivement à ce dispositif.

Même si des professeurs de lycées professionnels, désabusés et découragés, disent clairement qu'ils préfèrent que certains élèves soient absents – ce qu'il leur permet de mieux travailler avec les autres –, il est de notre responsabilité de repenser notre politique de lutte contre l'absentéisme scolaire pour la rendre plus efficace.

Elle doit s'appuyer sur un équilibre entre accompagnement et soutien des parents, d'un côté, et effectivité de la sanction de l'autre.

La philosophie générale de ce texte étant de réhabiliter l'exercice de l'autorité familiale, les parents devant être vigilants et attentifs à l'éducation de leurs enfants, la réponse aux carences doit être graduée et adaptée au comportement de l'enfant et à la situation de la famille. Les mesures proposées aujourd'hui vont dans le bon sens.

Néanmoins, il est important de souligner que l'absentéisme comme la violence scolaires sont des symptômes significatifs d'une inadaptation profonde de notre système scolaire. Ces phénomènes sont souvent révélateurs d'un malaise et il serait simpliste de les réduire au seul problème des parents démissionnaires.

À la vérité, le malaise est inscrit au coeur de notre système éducatif lui-même. En supprimant les filtres au sein du système scolaire, les héritiers de mai 68 ont instillé le poison de la violence dans notre système.

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