Ces sept millions d'ouvriers sont les oubliés, je dirais même plus, les sacrifiés de votre réforme. Vous faites le choix hasardeux d'une prise en compte individualisée de la pénibilité, s'appuyant sur un examen médical en fin de parcours professionnel et se confondant en réalité avec la constatation d'une invalidité, alors que seule une réponse collective, branche par branche, aurait été pertinente.
De plus, comment pouvez-vous imaginer que seules 10 000 personnes bénéficieront de l'élargissement de ce dispositif, alors que sont potentiellement concernés tous les salariés en travail posté, les travailleurs du bâtiment, des transports, ou encore ceux qui travaillent de nuit ?
Comme l'ont souligné à juste titre Martine Billard et Alain Vidalies, l'ajustement du dispositif carrières longues est une goutte d'eau dans la mer et des centaines de milliers d'ouvriers devront travailler plus longtemps.
Concernant le financement des retraites, vous ne faites que reculer pour mieux sauter. Vous auriez pu prévoir une taxation plus importante des revenus financiers. Vous ne l'avez pas fait. Et le reste de vos mesures est purement cosmétique. Comment pouvez-vous vous contenter de la suppression de la franchise de 1 000 euros pour les retraites chapeaux, alors même que certaines peuvent atteindre des centaines de milliers d'euros ? Cette réforme est révoltante et c'est une véritable imposture.