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Intervention de Michel Françaix

Réunion du 16 juin 2010 à 15h00
Équipement numérique des établissements de spectacles cinématographiques — Article 1er, amendements 2 15

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMichel Françaix :

Nous sommes d'accord sur le fait que cette proposition de loi apporte un plus. Si nous sommes tous sensibles aux arguments qui viennent d'être développés, je ferai toutefois observer, pour ce qui est de l'idée selon laquelle nous essaierions de sauver le cinéma dans son ensemble, que nous n'avons pas besoin le sauver : il se porte plutôt bien depuis les lois de 1981 qui ont permis au cinéma français de résister, contrairement aux cinémas étrangers. Chacun d'entre nous se rappelle les débats qui avaient lieu à cette époque : il s'est révélé que Canal Plus avait aidé le cinéma, alors que certains pensaient qu'il allait le tuer.

On est bien obligé de constater que les grandes salles connaissent une croissance de 7 à 8 % et que les petites, en ce moment, se portent plutôt bien, puisqu'elles arrivent à avoir une croissance de 0,5 ou 1 %, parce que c'est une bonne année pour le cinéma. Il n'empêche : il est évident que, sur le moyen et le long terme, dans les mauvaises années – car il y en aura, même si j'espère qu'elles seront aussi peu nombreuses que possible – les petites salles seront dans une situation de plus en plus difficile.

Je prends donc bien en compte ce qui a été dit. Je tiens compte du fait que le dispositif va atténuer les difficultés pour les petites salles. Mais il faut quand même se dire que le fait d'ajouter une troisième semaine d'exploitation permettrait peut-être de rééquilibrer un peu au profit des petites salles. Celles-ci auraient ainsi l'occasion de voir enfin un certain nombre de films atteindre la troisième semaine. Au contraire, dans les grandes salles, la rotation va certainement s'accélérer car les choses sont ainsi, sans oublier que ceux qui sont en responsabilité à l'heure actuelle oublieront peut-être leur bonne volonté de favoriser la diversité, et risquent d'en revenir aux méthodes du libéralisme – de telle sorte que, finalement, ce qui marchait bien marche encore mieux et qu'on abandonne sur le bord du chemin d'autres salles pourtant si utiles au cinéma français.

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